mardi 13 mars 2012

Série présidentielle sur toutes les chaines


On va nous l’infliger jusqu’à la caricature ! Le spectacle de la campagne électorale déroule un scénario particulièrement prévisible. Mais n’est-ce pas ce que nous aimons dans les séries américaines que nous sommes nombreux à regarder ?

Des acteurs bien connus qui finissent par quitter le plateau mais sont remplacés par des clones qui ont été introduits suffisamment tôt pour ne pas perturber le ronronnement du téléspectateur.
C’est le cas pour François Hollande, qui reprend le rôle laissé vacant par le départ de François Mitterrand. Les producteurs ont, lors d’un épisode, essayé Lionel Jospin qui a gravement fait chuter l’audimat. Hollande a repris l’attitude et les positionnements mitterrandiens : force tranquille d’un côté, ne faire peur à personne de l’autre.
C’est également le cas pour Marine Le Pen, qui fait preuve de plus de réalisme que papa Jean-Marie et de douceur dans le propos, mais ressort les ficelles usées de la victimisation pour les 500 signatures et le rejet déguisé de l’autre avec l’épisode de la viande hallal.
Pour sa part, Jean-Luc Mélenchon a retrouvé un rôle longtemps joué par Georges Marchais. A la gouaille de ce dernier, il ajoute un brin de culture du meilleur aloi. Ce rôle manquerait cruellement au casting. Il risque de ramener des téléspectateurs supplémentaires.

Certains acteurs voient un enrichissement de leur rôle et on leur confie l’essentiel du suspens.
Nicolas Sarkozy par exemple. La caractéristique du rôle qu’il joue est la prévisibilité dans l’imprévisibilité. On ne sait jamais lors de quelle séquence il va caresser l’électorat d’extrême droite en fustigeant certaines catégories de la population (chômeurs, immigrés) ou celui de gauche en citant Jaurès et en admonestant les financiers pour leurs errements. Ses revirements assurent une bonne part de la partie comique de la série.
François Bayrou, très souvent second rôle, devient un personnage récurrent, qui se trompe toujours, mais ne cesse de donner des leçons à tout le monde.

Il y a aussi des acteurs qui, fatigués de jouer un petit rôle, quittent volontairement la série. C’est le cas d’Arlette Laguiller et d’Olivier Besancenot, remarquables et attachants personnages secondaires.

Enfin, le casting du rôle, lui aussi récurrent, du vert est assuré par une officine au fonctionnement chaotique et incompréhensible, ce qui lui fait généralement choisir le plus mauvais acteur pour la série.

Les sondeurs participent au maintien en haleine des spectateurs en produisant, avant chaque pause publicitaire, un nouveau sondage. Le dernier en date verrait passer NS devant FH au premier tour, J-LM récupèrerait des voix de FH et NS des voix de MLP, FB végèterait et la descente aux enfers d’EJ se poursuivrait. C’est insoutenable !

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