Peut-être est-ce dû à l’arrivée de l’automne ou à un
état d’esprit morose, mais il semble que nous peinions à relancer la machine à
rêves.
Quels que soient les sujets sur lesquels se portent
nos regards, il y a peu de raisons de se sentir soulevé par un enthousiasme
juvénile. Pourtant nous avons fait ce qu’il fallait pour nous débarrasser de
ceux que nous considérions comme à l’origine de la plupart de nos ennuis. Les
mois de mai et juin nous en ont donné l’occasion.
Mais depuis lors, les raisons de croire en un avenir
radieux semblent avoir disparu. La popularité de nos gouvernants, mesurée par
les sondeurs, est en constante baisse. On se demande bien pourquoi… Il n’y a
aucun motif de déception objectif dans leur action, qui est conforme à la
lettre des promesses énoncées durant la campagne électorale. A la lettre
seulement, car on peut observer ça et là que le recul devant les difficultés de
mise en œuvre est devenu la règle, malgré la fermeté du discours. Il suffit de
regarder ce qu’il est advenu de la renégociation du traité européen en cours de
ratification, du droit de vote des étrangers aux élections locales (quelle que
soit l’opinion que l’on peut avoir sur ce sujet –voir cet article-), de la
fermeture de l’usine Peugeot-Citroën d’Aulnay, etc.
Ce qui se passe est dans la logique des choses dans
la démocratie française telle qu’elle fonctionne depuis VGE. Il n’y a donc pas
de raison d’en vouloir à ceux que nous avons portés au pouvoir. A bien y
regarder, les déçus ne sont pas si nombreux, puisque la popularité des chefs de
l’exécutif est à 47%, alors que la présidentielle donnait moins de 52% au
vainqueur.
Parmi les facteurs de morosité, l’apparition quasi
journalière d’un journaliste économique dans le journal de 20h de France 2.
Outre le fait qu’il a un visage de croque-mort de bande dessinée, il nous
annonce, avec la complicité du présentateur, des catastrophes à venir et
affiche une mine désabusée à chaque initiative du pouvoir pour sortir de la
crise, soulignant les effets négatifs que celle-ci peut engendrer.
Même les journaux satyriques, qui sont sensés nous
faire prendre avec humour les événements qui marquent l’actualité, s’y mettent
à leur tour. Ceux qui pensent que l’humour ne peut être produit que par des
cerveaux intelligents doivent remettre en question leurs certitudes. Les
caricatures de Charlie Hebdo sont un contre exemple désolant de cette règle. On
ne fera croire à personne que des considérations très bassement matérielles ne
sont pas à l’origine de cette provocation dont les conséquences les plus graves
seront supportées non par les auteurs, mais par nos compatriotes et nos
représentations dans les pays où l’islam est majoritaire, voire obligatoire.
Que dire du résultat de l’étude portant sur les
effets de l’ingestion massive de maïs transgénique par des rats de
laboratoire ? Et du fait que nous consommons des OGM sournoisement cachés
dans les aliments que nous achetons au marché, qu’il soit ou non super ?
Si l’on ajoute à tout cela que le PSG se met à
gagner des matches, nous privant du plaisir de nous moquer d’une équipe qatari
délocalisée, il y a peu de raisons d’être gagné par l’euphorie.