Faut-il vraiment être un défenseur acharné d’une
télévision publique de qualité avec une information du même métal pour
continuer stoïquement à regarder le journal de 20h de France 2 en semaine
(celui du week-end semble quand même meilleur) !
Le mur du çon a été franchi ce 5 novembre avec l’interview de Louis Gallois, qui avait
« choisi » cette chaîne publique pour commenter son rapport sur la
compétitivité des entreprises françaises. Il doit croire lui aussi au service
public de qualité, mais il a du être effondré devant la nullité des questions
qui lui ont été posées, bien qu’il soit resté courtois jusqu’au bout.
On peut penser ce que l’on veut des propositions que
Louis Gallois fait dans son rapport, mais l’esprit de celui-ci vise à baisser
pendant une période de deux ans les coûts de production des entreprises afin de
leur permettre d’investir et de retrouver sur le marché international et même
national une compétitivité qui s’est émoussée au fil des ans, conduisant à la
désertification industrielle du pays. Leur mise en œuvre aurait elle les
résultats escomptés par le rédacteur ? On peut le discuter, bien entendu.
La seule question posée en boucle par le
présentateur dont je ne retiens pas le nom (mais est-ce bien utile ?) a
porté sur la réduction du poids des charges salariales. Pour éviter toute
nuance dans le débat, on a interviewé un délégué CGT d’une usine Renault qui
risque de fermer dans un proche avenir. Ce dernier n’a pas déçu dans le rôle
assigné. Idem pour le patron de PME interrogé lui aussi.
Quand on sait l’importance de retrouver une
industrie conquérante en France pour sortir de la dépendance dans laquelle nous
sommes en train de nous enfoncer avec les pertes massives d’emploi qui en
résulte, on aurait aimé entendre des questions sur les mécanismes que sont
susceptibles d’activer les mesures du rapport, les éventuels effets néfastes
collatéraux etc. Rien de tout cela. Le vide sidéral, alors qu’était présent un
homme d’expérience et de réflexion, qui a laissé une trace positive dans les
entreprises qu’il a dirigé depuis une vingtaine d’année (SNCF, EADS).
Pour couronner le tout, le journal s’est longuement
attardé sur le dispositif mis en place aux Etats-Unis en répétant une fois de
plus les enjeux de l’élection présidentielle américaine. Enfin, un reportage
sur des touristes encadrés par l’armée qui vont à la rencontre des gorilles
dans la forêt de la République Démocratique du Congo.
Nous voilà bien avancés. On va peut-être aller voir
sur d’autres chaînes, sans se faire trop d’illusions…