jeudi 22 novembre 2012

Journalistes du service public ?



Faut-il vraiment être un défenseur acharné d’une télévision publique de qualité avec une information du même métal pour continuer stoïquement à regarder le journal de 20h de France 2 en semaine (celui du week-end semble quand même meilleur) !

Le mur du çon a été franchi ce 5 novembre  avec l’interview de Louis Gallois, qui avait « choisi » cette chaîne publique pour commenter son rapport sur la compétitivité des entreprises françaises. Il doit croire lui aussi au service public de qualité, mais il a du être effondré devant la nullité des questions qui lui ont été posées, bien qu’il soit resté courtois jusqu’au bout.

On peut penser ce que l’on veut des propositions que Louis Gallois fait dans son rapport, mais l’esprit de celui-ci vise à baisser pendant une période de deux ans les coûts de production des entreprises afin de leur permettre d’investir et de retrouver sur le marché international et même national une compétitivité qui s’est émoussée au fil des ans, conduisant à la désertification industrielle du pays. Leur mise en œuvre aurait elle les résultats escomptés par le rédacteur ? On peut le discuter, bien entendu.

La seule question posée en boucle par le présentateur dont je ne retiens pas le nom (mais est-ce bien utile ?) a porté sur la réduction du poids des charges salariales. Pour éviter toute nuance dans le débat, on a interviewé un délégué CGT d’une usine Renault qui risque de fermer dans un proche avenir. Ce dernier n’a pas déçu dans le rôle assigné. Idem pour le patron de PME interrogé lui aussi.

Quand on sait l’importance de retrouver une industrie conquérante en France pour sortir de la dépendance dans laquelle nous sommes en train de nous enfoncer avec les pertes massives d’emploi qui en résulte, on aurait aimé entendre des questions sur les mécanismes que sont susceptibles d’activer les mesures du rapport, les éventuels effets néfastes collatéraux etc. Rien de tout cela. Le vide sidéral, alors qu’était présent un homme d’expérience et de réflexion, qui a laissé une trace positive dans les entreprises qu’il a dirigé depuis une vingtaine d’année (SNCF, EADS).

Pour couronner le tout, le journal s’est longuement attardé sur le dispositif mis en place aux Etats-Unis en répétant une fois de plus les enjeux de l’élection présidentielle américaine. Enfin, un reportage sur des touristes encadrés par l’armée qui vont à la rencontre des gorilles dans la forêt de la République Démocratique du Congo.

Nous voilà bien avancés. On va peut-être aller voir sur d’autres chaînes, sans se faire trop d’illusions…

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