Ce que les médias appellent le conflit
israélo-palestinien constitue une caricature de l’hypocrisie dont peuvent faire
preuve certains pays, dont le notre, en prétendant adopter une position
équilibrée entre les parties en présence.
De quel équilibre parle-t-on ? D’un côté, un pays
reconnu dans ses frontières initiales, de l’autre des territoires sans
continuité, sans statut, placés sous embargo ; d’un côté un état qui
développe son implantation territoriale au-delà de ses frontières reconnues
pour se développer, de l’autre des terres ancestrales cultivées qui
disparaissent pour recevoir les immeubles du colonisateur ; d’un côté, une
nation surarmée avec des services de renseignements puissants, des outils de
surveillance sophistiqués, de l’autre, un peuple dont la survie immédiate
constitue le premier souci et dont certains groupes organisés réussissent à se
procurer des armes mortelles mais sans précision et incapables de franchir la
protection adverse ; d’un côté des victimes peu nombreuses, de l’autre des
centaines de victimes en grande partie civiles. Où est l’équilibre là-dedans
qui permet de renvoyer dos à dos les protagonistes ?
Le seul point de comparaison entre les peuples belligérants
est la présence de religieux fanatiques aussi dangereux pour eux que pour l’adversaire.
C’est d’eux que vient l’impossibilité de parvenir à une solution qui
permettrait à chacun de vivre dans la paix.
Cependant, la faute initiale est souvent imputable à
des gens dont l’action n’est en principe pas guidée par des considérations d’orthodoxie
religieuse. C’est par la suite que le religieux déclenche des conflits causant
des pertes humaines considérables et la désagrégation des nations. Il en est
ainsi au Moyen Orient pour l’état d’Israël depuis sa création, mais également
en Irak, où c’est au sein même du monde musulman que l’affrontement se produit.
Que dire du Liban, de la Syrie, de la Lybie. Les soi-disant interventions de la
communauté internationale pour libérer les peuples de leurs oppresseurs ont
conduit au chaos.
Sauf à considérer que les grandes puissances ne
savent que produire des dirigeants incapables et à courte vue, il faut bien
admettre que l’impuissance de ces pays, soumis à des guerres civiles doit bien
les arranger dans leur quête de domination mondiale et de ressources à bon
marché. Ce calcul est évidemment immoral et contre productif à terme.
Tout ceci fait sonner faux les discours d’appel à l’apaisement
par les responsables des grands pays, premiers fournisseurs des moyens de
destruction mis en œuvre dans ces conflits.
Or il est plus que jamais temps d’utiliser les
moyens de pression économiques très puissants qui seuls pourraient contraindre
à l’arrêt des massacres et à la recherche d’une cohabitation apaisée entre
personnes vivant sur la même terre. Il ne faut pas compter sur le déploiement
de forces Onusiennes pour s’interposer entre les combattants, car leur mission
serait trop difficile à accomplir si par miracle elle était acceptée par tous
les membres du conseil de sécurité.
Mais en premier lieu il faut exiger des dirigeants
des grandes puissances qu’ils abandonnent la langue de bois d’une position
équilibrée.