mardi 22 juillet 2014

Déséquilibres



Ce que les médias appellent le conflit israélo-palestinien constitue une caricature de l’hypocrisie dont peuvent faire preuve certains pays, dont le notre, en prétendant adopter une position équilibrée entre les parties en présence.

De quel équilibre parle-t-on ? D’un côté, un pays reconnu dans ses frontières initiales, de l’autre des territoires sans continuité, sans statut, placés sous embargo ; d’un côté un état qui développe son implantation territoriale au-delà de ses frontières reconnues pour se développer, de l’autre des terres ancestrales cultivées qui disparaissent pour recevoir les immeubles du colonisateur ; d’un côté, une nation surarmée avec des services de renseignements puissants, des outils de surveillance sophistiqués, de l’autre, un peuple dont la survie immédiate constitue le premier souci et dont certains groupes organisés réussissent à se procurer des armes mortelles mais sans précision et incapables de franchir la protection adverse ; d’un côté des victimes peu nombreuses, de l’autre des centaines de victimes en grande partie civiles. Où est l’équilibre là-dedans qui permet de renvoyer dos à dos les protagonistes ?

Le seul point de comparaison entre les peuples belligérants est la présence de religieux fanatiques aussi dangereux pour eux que pour l’adversaire. C’est d’eux que vient l’impossibilité de parvenir à une solution qui permettrait à chacun de vivre dans la paix.

Cependant, la faute initiale est souvent imputable à des gens dont l’action n’est en principe pas guidée par des considérations d’orthodoxie religieuse. C’est par la suite que le religieux déclenche des conflits causant des pertes humaines considérables et la désagrégation des nations. Il en est ainsi au Moyen Orient pour l’état d’Israël depuis sa création, mais également en Irak, où c’est au sein même du monde musulman que l’affrontement se produit. Que dire du Liban, de la Syrie, de la Lybie. Les soi-disant interventions de la communauté internationale pour libérer les peuples de leurs oppresseurs ont conduit au chaos.

Sauf à considérer que les grandes puissances ne savent que produire des dirigeants incapables et à courte vue, il faut bien admettre que l’impuissance de ces pays, soumis à des guerres civiles doit bien les arranger dans leur quête de domination mondiale et de ressources à bon marché. Ce calcul est évidemment immoral et contre productif à terme.

Tout ceci fait sonner faux les discours d’appel à l’apaisement par les responsables des grands pays, premiers fournisseurs des moyens de destruction mis en œuvre dans ces conflits.

Or il est plus que jamais temps d’utiliser les moyens de pression économiques très puissants qui seuls pourraient contraindre à l’arrêt des massacres et à la recherche d’une cohabitation apaisée entre personnes vivant sur la même terre. Il ne faut pas compter sur le déploiement de forces Onusiennes pour s’interposer entre les combattants, car leur mission serait trop difficile à accomplir si par miracle elle était acceptée par tous les membres du conseil de sécurité.

Mais en premier lieu il faut exiger des dirigeants des grandes puissances qu’ils abandonnent la langue de bois d’une position équilibrée.