Peut-être
suis-je le seul à avoir, depuis quelques mois, ce sentiment que nous vivons une
fin de règne. Tout concourt à accroître cette impression.
D’abord,
la sensation que l’on ne se sortira (en bien ou en plus mal) de la situation
économique que nous subissons que par un changement radical, qu’il s’agisse
d’une démission générale des citoyens se traduisant par l’avènement du Front
National, ou d’une révolte de ces mêmes citoyens, décidés à ne plus accepter le
discours d’impuissance et d’austérité de la classe politique et les reculs de
ce qui était jusque là considéré comme des acquis sociaux, dans le domaine du
droit du travail, de l’âge de la retraite, de la politique familiale, etc.
Ensuite,
l’observation du dédouanement général pratiqué par ceux qui viennent de quitter
le pouvoir ou ses sphères, au travers de livres dénonciateurs, qui ne font qu’aggraver
le ressentiment des citoyens contre une classe politique qui semble ne se
préoccuper que du microcosme qu’elle constitue et se tenir toujours plus
éloignée de leurs préoccupations quotidiennes.
Parallèlement,
les révélations sur l’incivisme inacceptable de trop nombreux représentants de
la nation, quand il ne s’agit pas de malhonnêteté pure et simple de la part de
personnes qui devraient afficher un comportement exemplaire et qui bénéficient par
ailleurs de protections particulières comme l’immunité parlementaire.
Mais
aussi l’existence d’une mise sous tutelle de fait de la nation par des
instances non élues, comme la commission européenne, à qui on ne peut reprocher
de mettre en œuvre une politique qui constitue sa raison d’être. L’exemple du
retoquage du budget de la France est à bien des égards parlant, car quel
meilleur exemple de souveraineté que le vote du budget national ?
N’ayant
pas la fibre révolutionnaire et ne souhaitant pas revenir aux belles heures du
pétainisme ou de l’OAS, on s’inquiète de la montée de ce sentiment de fin de
règne et on souhaite que parmi les hommes et femmes politiques du pays se
trouve des gens capables d’entendre des analyses faites depuis longtemps, qui
montrent tous les jours leur pertinence, et qui aient le courage de proposer
des remises en cause fondamentales, notamment vis-à-vis de la monnaie unique
européenne.