Après un
repos estival du clavier plus ou moins mérité, nous reprenons en effet la
chronique. Cependant, le titre de celle-ci n’est pas seulement auto référent.
Il vise aussi la situation politique de notre beau pays.
En écoutant une rubrique politique sur notre radio
nationale, on pouvait être frappé par les références à la situation que nous
avons connue il y a de cela trente ans. A cette époque en effet, les
indicateurs qui rythment la vie passionnante des économistes patentés
montraient une dérive qualifiée d’inquiétante. L’inflation et le chômage
augmentaient suite à une récession mondiale qui durait depuis au moins deux
ans. Il y avait une crise de la dette inquiétante pour la finance
internationale (le Mexique déclarant même qu’il ne pouvait pas rembourser sa
dette, d’autres pays en voie de développement étant dans la même situation) et
en particulier pour les banques les plus exposées. C’est ainsi que le FMI fait
pression sur les pays concernés pour qu’ils réduisent leur consommation afin de
faire des économies. Ce qui eut pour effet d’accentuer la crise, via la
réduction des importations qui a suivi et qui a affecté les pays exportateurs
concernés.
Transposé à la situation actuelle, il y a fort à
craindre que les choses se reproduisent de manière comparable, à la différence
que l’Europe est cette fois en première ligne pour ce qui concerne la dette et
que les phénomènes subissent une accélération constante depuis l’époque.
On se souvient que les Etats-Unis avaient alors
pratiqué une politique de relance, qui a permis de stopper la spirale infernale
de la récession mondiale. Dans le même temps, la gauche qui, en France, venait
d’arriver au pouvoir et qui avait commencé à mettre en œuvre son programme
était montrée du doigt par les économistes, qui lui prédisaient la descente aux
enfers si la politique menée était poursuivie. C’est alors que tout en tenant
un discours sur la continuité, le gouvernement de l’époque mettait en place une
politique de rigueur qui ouvrait ce qui a été appelé par la suite la « parenthèse
libérale », que la gauche n’a jamais refermée depuis (on ne pouvait tout
de même pas compter sur la droite pour le faire !).
Que voit-on aujourd’hui ? Les enfants naturels
des économistes et des politiciens de l’époque se retrouvent dans la même
configuration. Et l’on entend des discours comparables de la part des premiers,
qui prédisent que la politique du gouvernement ne pourra être poursuivie comme
annoncée sous peine de conduire le pays au chaos, ce qui est normal de la part
de ceux qui ne raisonnent que dans le cadre d’une économie libérale mondialisée.
Et l’on entend un infléchissement discret du discours des seconds pour préparer
les français à des renoncements sous la pression de la conjoncture
internationale. A croire que l’expérience des ainés n’a pas servi les actuels
gouvernants.
Le premier film n’a pas vraiment enthousiasmé les
foules, surtout les moins favorisées d’entre elles. On n’imagine guère un
remake recueillir quelque succès, si ce n’est auprès de ceux qui croient avoir
le plus à perdre de la mise en œuvre d’un programme présidentiel pas vraiment
révolutionnaire. En revanche, la pression populaire devra s’exercer fortement
si l’on ne souhaite pas le retour de la politique du « bon gestionnaire »
comme on l’a vu trente ans auparavant (nous alertions d’ailleurs à ce sujet
dans l’article sur la nouvelle donne).
La vigilance s’impose.
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