lundi 3 septembre 2012

C'est reparti (sous-titre : Trente ans après)


Après  un repos estival du clavier plus ou moins mérité, nous reprenons en effet la chronique. Cependant, le titre de celle-ci n’est pas seulement auto référent. Il vise aussi la situation politique de notre beau pays.

En écoutant une rubrique politique sur notre radio nationale, on pouvait être frappé par les références à la situation que nous avons connue il y a de cela trente ans. A cette époque en effet, les indicateurs qui rythment la vie passionnante des économistes patentés montraient une dérive qualifiée d’inquiétante. L’inflation et le chômage augmentaient suite à une récession mondiale qui durait depuis au moins deux ans. Il y avait une crise de la dette inquiétante pour la finance internationale (le Mexique déclarant même qu’il ne pouvait pas rembourser sa dette, d’autres pays en voie de développement étant dans la même situation) et en particulier pour les banques les plus exposées. C’est ainsi que le FMI fait pression sur les pays concernés pour qu’ils réduisent leur consommation afin de faire des économies. Ce qui eut pour effet d’accentuer la crise, via la réduction des importations qui a suivi et qui a affecté les pays exportateurs concernés.

Transposé à la situation actuelle, il y a fort à craindre que les choses se reproduisent de manière comparable, à la différence que l’Europe est cette fois en première ligne pour ce qui concerne la dette et que les phénomènes subissent une accélération constante depuis l’époque.
On se souvient que les Etats-Unis avaient alors pratiqué une politique de relance, qui a permis de stopper la spirale infernale de la récession mondiale. Dans le même temps, la gauche qui, en France, venait d’arriver au pouvoir et qui avait commencé à mettre en œuvre son programme était montrée du doigt par les économistes, qui lui prédisaient la descente aux enfers si la politique menée était poursuivie. C’est alors que tout en tenant un discours sur la continuité, le gouvernement de l’époque mettait en place une politique de rigueur qui ouvrait ce qui a été appelé par la suite la « parenthèse libérale », que la gauche n’a jamais refermée depuis (on ne pouvait tout de même pas compter sur la droite pour le faire !).

Que voit-on aujourd’hui ? Les enfants naturels des économistes et des politiciens de l’époque se retrouvent dans la même configuration. Et l’on entend des discours comparables de la part des premiers, qui prédisent que la politique du gouvernement ne pourra être poursuivie comme annoncée sous peine de conduire le pays au chaos, ce qui est normal de la part de ceux qui ne raisonnent que dans le cadre d’une économie libérale mondialisée. Et l’on entend un infléchissement discret du discours des seconds pour préparer les français à des renoncements sous la pression de la conjoncture internationale. A croire que l’expérience des ainés n’a pas servi les actuels gouvernants.

Le premier film n’a pas vraiment enthousiasmé les foules, surtout les moins favorisées d’entre elles. On n’imagine guère un remake recueillir quelque succès, si ce n’est auprès de ceux qui croient avoir le plus à perdre de la mise en œuvre d’un programme présidentiel pas vraiment révolutionnaire. En revanche, la pression populaire devra s’exercer fortement si l’on ne souhaite pas le retour de la politique du « bon gestionnaire » comme on l’a vu trente ans auparavant (nous alertions d’ailleurs à ce sujet dans l’article sur la nouvelle donne).

La vigilance s’impose.

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