jeudi 31 mai 2012

Martine chez les ploucs


Elle est venue à Toulouse pour soutenir son candidat comme nous l'annoncions dans « ce qui est vrai ici… ». Cela aurait pu être une occasion de reprendre les thématiques de campagne de François Hollande pour en souligner la pertinence et dire combien son candidat était le mieux placé pour apporter un soutien à la mise en œuvre de la politique du gouvernement.

Bien sûr, il y aurait eu des visites de marchés, une réunion publique dans une petite salle d’un quartier moins favorisé et des interviews par des journalistes politiques.

Les passages obligés ont été respectés, mais les électeurs de la circonscription ont eu droit à du bonus, significatif de la représentation que doit se faire la première secrétaire sortante du Parti Socialiste de notre région et de ses habitants.

Premier bonus : coup de règle sur les doigts, car la dissidence règne dans la Haute-Garonne. Et la cheftaine ne veut voir qu’une seule tête, celle qui a été désignée par l’organe central du parti, fut-ce au mépris de l’avis des militants et adhérents de base, qui ne sont bons qu’à aller inonder d’affiches et de tracts nationaux les circonscriptions. L’exclusion guette les empêcheurs d’obéir en rond. Les dissidents, malheureusement, ont fait la campagne de François Hollande et se revendiquent de la majorité présidentielle, ce qui brouille le signal et incite l’électeur à se poser des questions.

Deuxième bonus : vous ne méritez même pas un candidat de cette qualité ! Il est tellement extraordinaire que vous le donner pour cette élection « est un crève-cœur » (sic.). Le moins que l’on puisse dire pourtant est que celui-ci n’a pas été réclamé à cor et à cri par les militants. Il en est même qui sont prêts à se cotiser pour qu’il reparte s’occuper plus sérieusement des électeurs de Villepinte et de ceux de la région Ile-de-France.

Troisième bonus : il commence à prendre du poids (leitmotiv des arrêts aux stands et gestes à l’appui), car il aime la cuisine du sud-ouest. La finesse du discours aura ravi l’entourage qui n’a pas manqué de s’esclaffer à chaque saillie.

Les pauvres mangeurs de cassoulet qui n’ont pas conscience de l’honneur qui leur est fait de pouvoir voter pour celui qui a su faire si bien fonctionner son parti pendant ces quatre dernières années sont priés de cesser leurs velléités de dissidence sous peine de sanctions exemplaires. Voilà qui résume une visite à Toulouse qui n’aura pas manqué de donner un deuxième souffle à la campagne poussive du parachuté.

Il y a d’autres lectures de ce soutien massif, comme le besoin de caser les cadres strauss-kahniens du PS, alliés de la première secrétaire sortante depuis bien avant les ennuis de leur leader et les proches d’icelle, en partance pour on ne sait encore où.

Il y a des fins de règne difficiles.

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