mercredi 25 janvier 2012

L'histoire aux historiens, la mémoire pour tous !

Notre parlement a donc adopté une loi visant à punir les citoyens qui refuseraient d'appeler génocide le massacre des arméniens par les turcs et tous les autres forfaits que l’État français aura qualifié de génocide.
Voilà une curieuse façon de légiférer ! Je dirais même : de quoi se mêle-t-il ?
Qui a fait un peu de philosophie du langage dirait que l’État français abuse du performatif en ce sens que ce qu'il a décidé d'appeler génocide devient par cet acte de langage un génocide. Or, les seules personnes habilitées à proposer cette qualification sont les historiens. A proposer seulement, car on a vu des controverses au sujet de faits historiques, dont certaines ne sont pas encore terminées.
Cette loi est donc inacceptable philosophiquement. Ce qui n'empêche personne, à la lecture des historiens ou à l'écoute des faits rapportés par les témoins de ces actes, de considérer qu'il s'agit effectivement de génocides.
Cette opération, électoraliste pour les partis qui concourent pour le pouvoir, est désastreuse à tous points de vue.
Elle présente une image de la France donneuse de leçons dans un domaine où elle n'est pas exemplaire, elle est une insulte à l'intelligence et elle va créer des difficultés très graves avec le peuple turc qui auront des conséquences néfastes pour nos relations culturelles et commerciales avec la Turquie.
Le lobby arménien a gagné. Les voix des immigrés arméniens et de leurs descendants vont se partager entre les partis dominants, annulant les effets escomptés par les promoteurs de cette loi liberticide. Bravo !

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