vendredi 8 juin 2012

Le paradoxe socialiste


L’exercice du pouvoir a pour effet de modifier les comportements. Rien que de très naturel et compréhensible.

Cependant, on pourrait imaginer qu’une cure d’opposition pourrait ramener ses bénéficiaires à une attitude plus conforme à l’idée que l’on se fait généralement de la démocratie et qu’ils auraient à nouveau quelques années devant eux avant la rechute inévitable.

On ne sait si le mal était trop profond ou si  le pouvoir détenu à des niveaux plus locaux, tels que les régions ou les départements, voire même les communes, a masqué les effets de la cure d’opposition nationale. Toujours est-il que l’on constate chez les socialistes estampillés au poing et la rose, des attitudes assez peu soucieuses de l’avis de ce qu’il est convenu d’appeler la base d’une part, et un non respect de fait des accords passés avec des partenaires d’autre part, même si en façade on fait mine d’être sans pitié pour les « dissidents » candidats contre les partenaires.

Notre beau département fournit des exemples édifiants de la chronicité du mal.

On a d’un côté, dans la 9ème circonscription, un parfait mépris pour les adhérents, à qui l’on propose de départager deux femmes pour la candidature à l’élection législative et à qui finalement on impose, sans cette fois leur demander leur avis, un candidat venu d’en haut, c'est-à-dire de l’appareil parisien. Il est vrai que le vote de la primaire avait fait l’objet de réclamations diverses. On devait avoir peur d’avoir de nouvelles réclamations si un nouveau vote était proposé. Il aurait peut-être fallu, au moment où s’est décidée la réservation des circonscriptions, penser à ajouter aux partenaires, aux femmes, à la diversité, le nouveau concept d’appareil. Cela aurait simplifié les choses et préservé une apparence de démocratie. On aurait ainsi pu confiner les batailles entre barons à des zones géographiques limitées.

Dans la 3ème circonscription, qui pourtant a été savamment découpée par la droite pour sauver un de ses représentants du désastre, le cas de figure est différent, puisqu’elle a été réservée au partenaire le plus avide de représentation parlementaire, avec lequel on est prêt à signer n’importe quel accord pour limiter sa capacité de nuisance. Mais il est si difficile d’empêcher les amis de se présenter quand même… On va donc retirer l’estampille au contrevenant, tout en lui assurant un soutien officieux. Les apparences sont sauves.

Alors, on se demande si la notion de république exemplaire est comprise de la même manière par le nouveau président de la république et par l’appareil qui lui a permis de le devenir.

Les électeurs qui ont été informés ou qui se sont rendu compte tout seuls de ces comportements ne manqueront pas de montrer leur désaccord au moment du vote. La pédagogie par essai-erreur pourra alors faire son œuvre. Mais peut-être s’agit-il là d’un rêve…

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