Le titre hugolien de ce billet pourrait laisser
penser qu’il appelle un récit de la campagne espagnole à la gloire de mon père (encore
un titre, mais pagnolien cette fois). Elle mériterait d’être célébrée, mais je
voudrais ici évoquer une autre campagne, celle de l’élection législative qui
vient de se terminer pour certains, dont je fais partie.
Les billets précédents ont décrit le contexte dans
lequel cette campagne s’est déroulée : déni de démocratie interne au Parti
Socialiste, parachutage d’un homme de l’appareil parisien, révolte d’une partie
des adhérents de ce parti, qui soutiennent un candidat local issu du Mouvement
Républicain et Citoyen. A l’issue d’une campagne qui a vu se déchirer des
personnes qui ont longtemps milité ensemble, le candidat parachuté n’arrive pas
à 30% des suffrages et le candidat local obtient 15% des voix exprimées. La
candidate de droite avec 20% des exprimés est repêchée car elle ne fait pas les
12,5% des voix des électeurs inscrits.
Ce résultat piteux et ce second tour entre un
politicien professionnel venu chercher une victoire facile et une candidate qui
se sacrifie pour son parti dans une circonscription perdue d’avance illustre
bien le jeu de dupes qu’a été cet épisode de la vie politique locale.
Le bilan de cette période difficile pour tout le
monde est lourd : couleuvres avalées, amitiés ébranlées, mise à jour de
comportements en contradiction frontale avec les valeurs défendues
officiellement, écœurement d’une partie de l’électorat de gauche.
Mais comme beaucoup de campagnes électorales,
celle-ci a permis la rencontre de citoyens enthousiastes, prêts à sacrifier la
totalité de leurs loisirs pour défendre un candidat dont ils ne connaissaient jusque
là que le nom, à aller au devant des autres pour leur dire la vérité
soigneusement occultée par un enfumage des caciques locaux. La chaleur et le
plaisir de ces rencontres a largement compensé la déception de voir des amis
assumer les choix imposés par un appareil pour des raisons soit inacceptables,
soit inavouables.
Un peu de repos ne fera pas de mal. Chacun va
pouvoir retrouver son libre arbitre. Puisse-t-il le conserver et l’exercer pour les prochaines circonstances semblables.
Bravo
RépondreSupprimerle bistro de marco
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