Confronté au quotidien à une réalité quelquefois très
difficile, le citoyen n’a le plus souvent que la possibilité de réagir à ce qu’il
perçoit de la politique qu’il subit, qu’il en souffre lui-même ou qu’il soit en
empathie avec ceux qui souffrent.
A l’occasion des campagnes électorales, il est confronté à
des candidats qui lui proposent une analyse de ce qu’il vit, dans laquelle il
va ou non se retrouver, et des choix d’actions pour résoudre les problèmes
ainsi identifiés. En principe, ces choix sont appuyés sur un ensemble de
valeurs prétendant caractériser les courants politiques concernés.
La fin du XVIIIème et le XIXème siècle ont vu éclore et s’étoffer
de grandes théories politiques dont les trois plus marquantes sont devenues l’anarchisme,
le libéralisme et le socialisme. Les promoteurs de ces théories et nombre de
leurs successeurs n’étaient guidés que par le souci du bonheur de l’humanité.
Hélas, des tentatives de mise en œuvre de certaines d’entre elles ont conduit à
des situations d’asservissement des peuples et ont ainsi discrédité pour
longtemps ces théories ou leurs avatars. Aujourd’hui le socialisme souffre de
ce qu’a produit l’expérience communiste et le libéralisme, devenu mondialisé,
devient insupportable à ceux qui en subissent les effets en termes d’inégalités,
d’exploitation et de délocalisations.
Ce discrédit, aidé par l’évolution des médias et de la
technologie, a participé à la perte de repères des peuples et à la progression
de l’individualisme, chacun cherchant à tirer pour lui-même son épingle d’un
jeu dont il a du mal à assimiler les règles.
En France, mais aussi dans d’autres pays comme l’Espagne et
la Grèce, l’arrivée au pouvoir par les urnes en période de paix européenne de
mouvements politiques se revendiquant du socialisme a suscité un espoir qui n’a
pas tardé à être douché par ce qu’en France certains ont appelé la « parenthèse
libérale » ouverte en 1983, que personne n’a songé à refermer depuis lors.
Si la pression du peuple a tendance à baisser après qu’il
ait porté la gauche au pouvoir, celle du capital et de la finance ne cesse de s’exercer
sur ceux qui gouvernent. C’est ainsi que, tout en tenant le même discours, ils
cèdent insensiblement ou brutalement à la pression la plus forte. Le grand
écart qui en résulte ne manque pas de produire ses effets, parmi lesquels le
renvoi des dirigeants de gauche à leurs chères études.
C’est ainsi que seule la mobilisation des peuples peut « aider »
les gouvernements de gauche à rester fidèles aux valeurs qui constituent le
socle de l’idéologie socialiste. Qu’aurait pu faire le Front Populaire sans les
grandes grèves qui ont suivi son accession au pouvoir ?
La pression du peuple porté par une belle utopie constitue
la condition dune dialectique qui débouche sur l’avancée sociale. Dans la
campagne en cours, le poids grandissant de l’électorat de J-L Mélenchon est à
la fois un avertissement et un soutien pour la gauche traditionnelle qui n’a
pas le droit de renouveler les erreurs du passé.
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