On en a entendu parler de l’Europe, durant ces derniers
jours de campagne électorale ! Pas du tout pour aller au fond de cette « grande
idée » issue d’une série de massacres au sein de notre continent et de l’espoir
d’une paix structurelle entre des pays qui se sont combattus durant des siècles.
L’excellent blog L’arène nue souligne cette absence de
débat, alors que nombre de propositions électorales sont subordonnées aux
contraintes que font peser sur les nations les outils mis en place par l’Europe
ultra libérale (Maastricht, BCE et autres traités de Lisbonne ou en cours de
ratification sans consultation des peuples).
Si le sujet est trop peu abordé par les impétrants, il est
évoqué sous un angle très original par Der Spiegel, le grand quotidien
allemand, qui fait état d’un accord oral passé à l’initiative d’Angela Merkel,
entre certains dirigeants européens (l’italien Monti, l’espagnol Rajoy, l’anglais
Cameron et elle-même), visant à ne pas recevoir François Hollande durant la
campagne présidentielle. Certains de leurs collègues européens se sont tout de
même émus de cette attitude partiale.
Pourtant François Hollande n’est pas dangereux - c’est lui
qui l’a dit à Londres en fin de semaine dernière - pour l’ordre économique
établi en Europe. Mais Nicolas Sarkozy est un partenaire tellement accommodant
pour l’Europe libérale défendue par les coalisés, que malgré ses coups de
menton et ses roulements d’épaule, il faut de toute urgence voler à son
secours. La contagion du changement risquerait à court ou moyen terme de
toucher les pays qu’ils dirigent.
Heureusement les citoyens français, premiers concernés par
cette élection, auront le mot de la fin. Il faudra bien que les chers voisins
acceptent le choix du peuple, quel qu’il soit. Espérons que d’ici là, ils
auront pu entendre des débats de fond sur ce que devrait être l’Europe.
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