lundi 12 mars 2012

Un accord en forme de plat de lentilles


L’AFP a rendu publics quelques éléments de l’accord intervenu entre le PS (Martine Aubry) et le MRC (Jean-Luc Laurent), qualifié de « contrat de législature ».

Les aspects politiques que l’on y trouve ne semblent pas montrer que les lignes auraient beaucoup bougé. Or Jean-Pierre Chevènement a présenté sa candidature à l’élection présidentielle pour « faire bouger les lignes ».
La reprise en main des acteurs de la finance par un contrôle public efficace, la ré-industrialisation du pays, une parité monétaire plus juste, le soutien prioritaire à l’investissement et à la recherche pour les PME, une politique de croissance à l’échelle européenne et le renforcement des moyens de l’école constituent des objectifs louables. Manquent cependant les moyens qui seront pris pour atteindre ces objectifs.

L’histoire récente montre que les accords politiques signés par le PS, y compris avec le MDC ou le MRC, ne valent que pour le papier qui les supporte et la publicité qui en est faite dans les médias. Leur contenu est oublié, voire nié dès le lendemain de la signature.

On appréciera donc l’affirmation par le seul MRC qu’il ne doit pas être porté atteinte à notre industrie nucléaire et à ses capacités, garantes d’une électricité moins chère et moins polluante. De même que le constat de désaccord sur la charte des langues régionales et minoritaires.

Le volet électoral de l’accord prévoit le soutien de 9 candidats MRC par le PS aux élections législatives (parmi lesquelles, sauf raz-de marée improbable, 7 circonscriptions sont imprenables à la droite). Le plat de lentilles est assez peu copieux ! Il n’est pas impossible que des candidats socialistes « dissidents »  se présentent dans ces circonscriptions. Ils seraient alors exclus, mais réintégrés bien sûr par la suite en cas de victoire. 

Les électeurs sont heureusement libres d’apporter leurs suffrages au candidat qui leur parait défendre au plus près leurs convictions. Ils sont assez éloignés des accords d’appareils. Les rapports de force au sein de l’électorat se mesureront à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle.

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