Lors de la dernière élection sénatoriale, qui a donné à la
gauche la majorité au Sénat, que n’a-t-on entendu sur le contrepoids que
constituait cette majorité nouvelle par rapport à la politique menée par le
président de la république.
Déjà lors du vote de la loi sur la négation du génocide
arménien, on a vu à l’œuvre une belle majorité constituée de membres du PS et
de l’UMP. Tout cela pour se concilier les bonnes grâces de la « communauté »
arménienne et obtenir ses suffrages dans un proche avenir. Heureusement, le
conseil constitutionnel, qui n’a pas les mêmes contraintes, a refusé en l’état
ce texte de loi imbécile.
C’est maintenant pour donner au gouvernement toute latitude
pour mettre en œuvre le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) et les
mécanismes associés, qu’il s’est trouvé une majorité de fait au Sénat, par l’abstention
de la quasi-totalité des socialistes, à l'exception notable de Marie-Noëlle Lienemann.
Il y a dans cette attitude une preuve de lâcheté ou de
rouerie qui ne manque pas de poser problème à ceux qui aspirent à un changement
lors des élections qui se profilent. En effet, sauf à considérer que nos
sénateurs socialistes sont des incapables, ils n’ignoraient pas en s’abstenant
qu’ils permettaient l’instauration d’une mécanique conduisant, via le traité de
stabilité de coopération et de gouvernance, à l’instauration de mesures
coercitives pour les pays les plus endettés et à l’encadrement des budgets
nationaux par des institutions non élues. Le tout débouchant sur une récession
dramatique pour les peuples, essentiellement du Sud de l’Europe.
Si l’attitude de la gauche socialiste au sénat a été guidée
par un calcul d’épicier visant à laisser la droite faire le sale boulot pour
pouvoir plus tard justifier sa politique par des contraintes issues de ces
traités européens, alors nous atteignons des sommets de cynisme.
Il sera difficile de faire confiance les yeux fermés à ceux
qui constituent l’ossature de l’alternance. Il n’est pas certain que le vote
utile soit alors le meilleur service à rendre à la France.
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