mercredi 15 février 2012

Les râteaux s’élargissent


La surexposition médiatique des candidats, déclarés ou en voie de l’être, donnés favoris pour la prochaine élection présidentielle semble ne pas suffire à ses bénéficiaires. Il faut en plus qu’ils essayent d’élargir leur base électorale de premier tour en tenant des discours visant à séduire les électeurs au-delà des sympathisants de leur parti d’origine.

C’est ainsi que l’on a pu voir à gauche le candidat du parti socialiste, tenir le 22 janvier au Bourget un discours unanimement (ou presque) reconnu comme ancré à gauche et mobilisateur, avec des accents mitterrandiens de la grande époque et même une pointe personnelle montrant le système financier comme l’ennemi. Certains, dont je suis, s’étonnèrent de la violence de cette attaque de la part de celui qui a accompagné avec ses camarades le processus de financiarisation de l’économie dans notre pays.

Il faut croire que parmi les soutiens du candidat figurent de nombreux économistes « raisonnables » qui l’ont alerté sur les dangers d’une telle prise de position, à la fois sur une bonne part de son électorat, très à l’aise dans l’économie mondialisée que nous subissons, mais aussi en cas de victoire électorale, sur ceux qui profitent du système et qui pourraient perdre tout sens civique…

Profitant d’une visite au Royaume Uni, il a donc rectifié le tir par un retour de balancier tout aussi étonnant, allant jusqu’à annoncer le décès du parti communiste français, pour ne pas effrayer les moteurs du « marché ». Au risque de rendre difficile un report de voix au second tour.

Que dire du bientôt candidat, qui nous a habitués à des voltes-faces dans tous les registres de son action, si ce n’est que  la trahison, des hommes comme des idées, semble être le fil directeur de sa carrière.

Son dernier exercice de séduction de l’électorat le plus réactionnaire consiste à énoncer un certain nombre de valeurs, parmi lesquelles la responsabilité et l’autorité mais pas la solidarité. De quoi signifier à l’électorat frontiste qu’ils partagent un même socle culturel. Dans le même temps, le soldat Guéant effectue un dérapage plus ou moins contrôlé sur les cultures qui ne se vaudraient pas.

A ce jeu du grand écart le président sortant, pratiquant aguerri, a moins de chances de subir un claquage ou une déchirure musculaire. Son concurrent devrait donc être beaucoup plus prudent.

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