La surexposition médiatique des candidats, déclarés ou en
voie de l’être, donnés favoris pour la prochaine élection présidentielle semble
ne pas suffire à ses bénéficiaires. Il faut en plus qu’ils essayent d’élargir
leur base électorale de premier tour en tenant des discours visant à séduire
les électeurs au-delà des sympathisants de leur parti d’origine.
C’est ainsi que l’on a pu voir à gauche le candidat du parti
socialiste, tenir le 22 janvier au Bourget un discours unanimement (ou presque)
reconnu comme ancré à gauche et mobilisateur, avec des accents mitterrandiens
de la grande époque et même une pointe personnelle montrant le système
financier comme l’ennemi. Certains, dont je suis, s’étonnèrent de la violence
de cette attaque de la part de celui qui a accompagné avec ses camarades le
processus de financiarisation de l’économie dans notre pays.
Il faut croire que parmi les soutiens du candidat figurent
de nombreux économistes « raisonnables » qui l’ont alerté sur les
dangers d’une telle prise de position, à la fois sur une bonne part de son
électorat, très à l’aise dans l’économie mondialisée que nous subissons, mais
aussi en cas de victoire électorale, sur ceux qui profitent du système et qui
pourraient perdre tout sens civique…
Profitant d’une visite au Royaume Uni, il a donc rectifié le
tir par un retour de balancier tout aussi étonnant, allant jusqu’à annoncer le
décès du parti communiste français, pour ne pas effrayer les moteurs du « marché ».
Au risque de rendre difficile un report de voix au second tour.
Que dire du bientôt candidat, qui nous a habitués à des
voltes-faces dans tous les registres de son action, si ce n’est que la trahison, des hommes comme des idées, semble
être le fil directeur de sa carrière.
Son dernier exercice de séduction de l’électorat le plus
réactionnaire consiste à énoncer un certain nombre de valeurs, parmi lesquelles
la responsabilité et l’autorité mais pas la solidarité. De quoi signifier à l’électorat
frontiste qu’ils partagent un même socle culturel. Dans le même temps, le
soldat Guéant effectue un dérapage plus ou moins contrôlé sur les cultures qui
ne se vaudraient pas.
A ce jeu du grand écart le président sortant, pratiquant
aguerri, a moins de chances de subir un claquage ou une déchirure musculaire.
Son concurrent devrait donc être beaucoup plus prudent.
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