mercredi 1 février 2012

Candidat à l'élection présidentielle

Que l'on n'envoie pas immédiatement des infirmiers pour me conduire à la maison de repos la plus proche.
Le titre de ce message ne signifie pas que j'envisage cette possibilité, mais plutôt que l'on peut s'interroger sur la démarche qui conduit un homme (politique ou non) à être candidat à l'élection présidentielle sous notre Vème République.

Nos institutions, taillées à la mesure de celui qui les a souhaitées en 1958, ont fait du président de la république l'inspirateur essentiel des grands choix politiques de la nation. Dans l'esprit initial, celui-ci devait se situer "au-dessus" des partis qui animent la vie politique dans leur rapport direct avec les citoyens et leurs débats au parlement. Un glissement s'est opéré de façon brutale lors du quinquennat qui se termine et qui a vu le président se comporter en chef de clan et intervenir à tous les niveaux de la mise en œuvre de sa politique.

Il reste cependant que l'élection présidentielle est celle qui détermine fondamentalement les grandes orientations de la politique intérieure et extérieure du pays. On attend donc à cette occasion de voir se présenter et s'opposer des idées, porteuses d'une cohérence d'ensemble et assises sur des systèmes de valeurs, pour éclairer le choix des électeurs.

L'évolution des formats médiatiques sous la pression de l'audimat ou du tirage a beaucoup nui à la qualité du débat qui pourrait s'instaurer lors des campagnes présidentielles. Malgré tout, il est encore possible au citoyen qui souhaite s'informer, d'avoir une vision assez complète des propositions des candidats. Sauf exception notable (référendum sur le Traité Constitutionnel Européen), il s'agit là de l'unique occasion de suivre ou de participer à un débat de fond sur l'avenir de la nation.

C'est pourquoi il n'est pas envisageable que les hommes politiques porteurs de visions globales originales s'appuyant sur des valeurs clairement affichées, ne soient pas présents lors de ces grands rendez-vous républicains. Pourtant, le mécanisme de bi-polarisation de la vie politique française, dont il n'est pas trivial de définir l'origine, conduit à opérer une pression très forte sur les éventuels candidats "mineurs" de chaque pôle.
Ce sont pourtant eux qui font évoluer significativement les positions ronronnantes et consensuelles des partis dominants, dont le souci premier est de conforter leur position électorale et qui ne reculent devant rien pour y parvenir.

Ainsi, nous allons peu à peu perdre des candidats déclarés, dont certains avaient des choses à dire aux français, ce qui n'est pas le cas pour tous. Parmi ceux qui ont porté une analyse juste de la situation de la France et montré où nous conduisait le supposé consensus national sur la construction européenne : Jean-Pierre Chevènement. Il était une nouvelle fois candidat pour "faire bouger les lignes". Si l'on se réfère aux sondages pour mesurer cette évolution, on ne peut qu'être déçu. Mais si l'on écoute les discours de plusieurs autres (encore) candidats, on peut s'apercevoir d'une inflexion notable, qui ne doit pas être attribuée exclusivement à la candidature et au discours de J-P Chevènement, mais dont la contribution aura été importante.
Merci à lui d'avoir eu le courage et l'énergie de s'engager une nouvelle fois pour des valeurs et des idées qui continueront de faire leur chemin.

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