mardi 20 mars 2012

Liberté Inégalité Compassion


Telle pourrait être la devise de ce qu’est devenue notre République sous l’effet de l’action conjuguée de nos gouvernants et du monde médiatique et avec la complicité passive des citoyens.

Nous passerons rapidement sur les deux premiers piliers de cette devise, en notant simplement que la multiplication des inégalités conduit à l’inégalité et que celle-ci affecte l’exercice de la liberté, qui devient celle « du renard libre dans un poulailler libre ».

Regardons plutôt ce qu’est devenue la fraternité dans notre (nos) pays aujourd’hui. Ayant la chance d’habiter l’agglomération toulousaine, nous sommes aux premières loges pour observer le phénomène produit par la folie criminelle d’un dérangé en scooter qui tire sur des soldats désarmés susceptibles d’avoir servi en Afghanistan et sur des enfants et un adulte d’une école confessionnelle juive.

Il nous est asséné par tous les canaux un discours anxiogène appuyé sur des interviews de personnes légitimement choquées par de tels actes. On laisse ouvertes toutes les pistes afin que chacun puisse craindre pour lui et les siens, quelles que soient sa religion, son origine ou son activité sociale. On déclenche le niveau écarlate du plan « vigipirate », qui engendre des complications, des gênes et des embouteillages, contribuant à nous maintenir sous pression.

A côté de ces mesures et attitudes anxiogènes et paternalistes, on organise des cérémonies, des rassemblements, des marches en tout genre visant à médiatiser la compassion.
Auprès des personnes vraiment touchées par ces drames et qui méritent le respect, on assiste à des défilés de faux-culs souhaitant être vus dans leur exhibition de soutien aux familles ou aux communautés affectées. Les mêmes qui ont tenu ou tiendront des discours inacceptables sur les roms, les chômeurs et autres catégories, viennent verser des larmes de crocodile devant les caméras.

On a sûrement oublié la fraternité, qui figure pourtant encore au fronton de nos édifices publics. On utilise plus souvent désormais le terme de solidarité. Mais en réalité on se contente de compassion, trop souvent feinte, pour se donner bonne conscience.

Le retour aux valeurs de la République s’impose plus que jamais.

6 commentaires:

  1. Bravo à vous, bravo pour cet article qui est très explicite sur ce qu'il se passe actuellement et que je partage totalement..bravo. Frederique.

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  2. c'est pitoyable comment tout cela tourne! Nous sommes devenus un drôle de pays, liberté, égalité, fraternité??? faut chercher longtemps!

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  3. Ce texte est vraiment réaliste!!!bravo à vous!!!

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  4. Je partage tout à fait ce point de vue. La fraternité, valeur morale, est plus que jamais une utopie mise à mal dans nos sociétés de plus en plus individualistes... Comme elle l'a été a maintes reprises dans les républiques successives de la France. Aujourd'hui la république laisse dédaigneusement la fraternité aux associations caritatives. Notre démocratie n'est pas encore assez élevée pour la pratiquer autrement que sur les frontons des mairies. Nicolas Sarkozy a semble-t-il encore raté une occasion de rassembler et d'élever le débat vers plus de fraternité...

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  5. D'où viennent les valeurs de la république ? Salut! Béa B-H

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